Contribution de la finance carbone à la protection de l’environnement dans le bassin du Congo
Abstract
Les écosystèmes forestiers du Bassin du Congo, second plus large écosystème forestier tropical à l’échelle globale, constituent de riches et diversifiés sanctuaires pour la conservation de la biodiversité et sont d’une extrême importance sur les plans socioéconomiques, y compris comme moyens de subsistance pour les communautés locales et pour les fonctions et services d’écosystèmes au niveau global. Les pays du bassin du Congo sont confrontés au double défi de développer leurs économies et réduire la pauvreté tout en limitant l’impact négatif de la croissance sur le capital naturel de la région, et particulièrement sur les forêts. Les besoins de développement sont énormes. En dépit d’actifs naturels considérables, le pourcentage de la population vivant en dessous du seuil national de pauvreté oscille entre un et deux tiers dans les différents pays du bassin ; l’accès à la nourriture est nettement insuffisant et la sous-alimentation très répandue. Les infrastructures de transport figurent parmi les plus détériorées du monde, entraînant de facto une juxtaposition d’économies enclavées au sein de la région et une vulnérabilité accrue des agriculteurs face aux mauvaises récoltes. Afin de tire une opportunité de son environnement tout en limitant sa détérioration ; la contribution de la finance carbone se veut être une meilleure approche. En effet, la Finance Carbone recouvre les différents mécanismes de marché inclus dans le Protocole de Kyoto et englobe toutes les activités qui contribuent à faire des GES un bien négociable. Les mécanismes de marché ont « donné un coût » à la tonne de carbone, que les entreprises doivent intégrer dans leurs stratégies afin d’optimiser leurs réductions d’émissions de GES. Se pose alors la question de l’internalisation du carbone dans l’économie : l’émission d’une tonne de carbone étant une externalité négative, le marché est incapable d’en internaliser les coûts, c’est pourquoi il convient de définir une “valeur du carbone”.
Le bassin du Congo fait partie des trois plus grands domaines forestiers tropicaux au monde avec le bassin amazonien et l’Asie du Sud-Est. Sur près de 200 millions d’hectares, la forêt tropicale dense en couvre 90%. Les forêts y sont encore bien préservées, et hébergent une riche biodiversité. Cela s’explique par des menaces dont l’intensité est encore minime comme une pression démographique faible, un accès limité par un réseau routier peu développé et une exploitation forestière sélective n’ayant pas encore conduit à la conversion de grandes surfaces à l’échelle de la région. Ainsi, dans le cadre de la présente étude, nous aurons à analyser des données qualitatives, relative à la contribution de la finance carbone à la protection de l’environnement dans le bassin du Congo et cela grâce à l’approche qualitative.
Nous avons trouvé que plusieurs mécanismes de la finance carbone ont été menés dans le bassin du Congo, entre autres le Fonds de Partenariat pour le Carbone Forestier (FCPF) de la Banque mondiale, qui rémunère les pays qui réduisent leurs émissions de GES liées à la déforestation et à la dégradation des forêts. Nous avons également trouvé que la finance carbone présente comme opportunité de contribuer à l’action climatique, mais à côté de cela, nous avons l’opportunité de diversifier la croissance économique, de préserver les forêts et la biodiversité ainsi que de créer de la valeur et des emplois. A cela nous avons formulé quelques recommandations dans le but d’arriver au développement d’un marché de finance carbone.
Mots clés : Bassin, Contribution, finance, carbone, bassin, Congo et marché
Abstract
The forest ecosystems of the Congo Basin, the second largest tropical forest ecosystem on a global scale, are rich and diverse sanctuaries for biodiversity conservation, and are of extreme socio-economic importance, including as livelihoods for local communities and for ecosystem functions and services at a global level. The countries of the Congo Basin face the dual challenge of developing their economies and reducing poverty, while limiting the negative impact of growth on the region’s natural capital, particularly its forests. Development needs are enormous. Despite considerable natural assets, the percentage of the population living below the national poverty line varies between one and two-thirds in the different countries of the basin; access to food is clearly inadequate, and undernourishment is widespread. Transport infrastructures are among the most deteriorated in the world, resulting in a de facto juxtaposition of landlocked economies within the region and increased vulnerability of farmers to crop failure. In order to make the most of our environment while limiting its deterioration, the contribution of carbon finance is a better approach. Indeed, Carbon Finance covers the various market mechanisms included in the Kyoto Protocol, and encompasses all activities that contribute to making GHGs a tradable commodity. Market mechanisms have “given a cost” to the tonne of carbon, which companies must integrate into their strategies in order to optimize their GHG emissions reductions. This raises the question of the internalization of carbon in the economy: as the emission of a tonne of carbon is a negative externality, the market is unable to internalize its costs, which is why a “carbon value” needs to be defined.
The Congo Basin is one of the world’s three largest tropical forest areas, along with the Amazon Basin and Southeast Asia. The dense tropical forest covers 90% of the nearly 200 million hectares. The forests here are still well preserved, and host a rich biodiversity. This is due to threats that are still minimal in intensity, such as low population pressure, limited access via a poorly-developed road network, and selective logging that has not yet led to the conversion of large areas on a regional scale. In this study, therefore, we will analyze qualitative data on the contribution of carbon finance to environmental protection in the Congo Basin.
Nous avons trouvé que plusieurs mécanismes de la finance carbone ont été menés dans le bassin du Congo, entre autres le Fonds de Partenariat pour le Carbone Forestier (FCPF) de la Banque mondiale, qui rémunère les pays qui réduisent leurs émissions de GES liées à la déforestation et à la dégradation des forêts. Nous avons également trouvé que la finance carbone présente comme opportunité de contribuer à l’action climatique, mais à côté de cela, nous avons l’opportunité de diversifier la croissance économique, de préserver les forêts et la biodiversité ainsi que de créer de la valeur et des emplois. A cela nous avons formulé quelques recommandations dans le but d’arriver au développement d’un marché de finance carbone.
Mots clés : Bassin, Contribution, finance, carbone, bassin, Congo et marché
Titre : Contribution de la finance carbone à la protection de l’environnement dans le bassin du Congo
Auteur(s) : ABDRASSOUL Nour
Affiliation:
Expert Environmentalist / Centre International de Recherche Pluridisciplinaire (CIREP)
Phone : 00242 044877639 /002422065803474 (République de Congo) 00236 72934593 (République Centrafricaine)
Email : abdrassoul.nour@gmail.com
Publié dans Journal des sciences sociales et de l’ingénierie , Volume 36 , numéro 2
doi : 10.55272/rufso.rjsse
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