Energies Renouvelables Et Exploitation Minieres En Afrique : Quelles Contributions Pour Une Transition Energetique Reussie ?
Selon J.Menéndez & al.(2019), la demande mondiale d’énergie devrait augmenter de plus d’un quart d’ici 2040 et la part de la production à partir d’énergies renouvelables passera à environ 40% .
Cet objectif devrait être atteint en promouvant le développement accéléré de sources d’énergie renouvelables propres et à faible émission de carbone et en améliorant l’efficacité énergétique, comme indiqué dans la récente directive (UE) 2018/2002 sur l’efficacité énergétique.
L’Afrique est en phase avec cette tendance. Le rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) sur l’évaluation des perspectives pour la production d’énergies renouvelables dans les pays continentaux de la CEDEAO en 2018 a conclu que la capacité énergétique provenant d’énergies renouvelables pourrait potentiellement atteindre près de 65 % de pic de charge d’ici à 2030 en Afrique de l’Ouest !
Le rôle du secteur minier est important dans l’économie mondiale actuelle.
Selon Boris Martor, de la société Bird&Bird, la capacité de production électrique en Afrique est de 80 GW dont 40GW en Afrique du Sud et on attribue 23 GW aux projets miniers, principalement réparti en Afrique Subsaharienne. On compte donc à peu près 50% de la production électrique en Afrique Subsaharienne, générée par le secteur minier.
Par ailleurs, le cout lié à la production électrique dans le cadre d’un projet minier correspond entre 10 à 35% du cout du projet.
Ainsi, le poids de l’industrie minière dans le paysage énergétique Africain est très important et les besoins sont croissants puisque l’exploitation minière croit.
En outre, le secteur minier a toujours été aux prises avec son image d’industrie « sale ». Les mines peuvent être dangereuses pour ceux qui y travaillent et endommager l’environnement environnant, notamment en raison des émissions de gaz à effet de serre. D’après les analyses de J.Menéndez & al.(2019), Il faudra un changement monumental dans la perception du public pour que cette image soit modifiée.
Et pourtant, l’exploitation minière est la clé de la croissance des énergies renouvelables. En effet, la technologie verte ne dépend-elle pas de certains métaux et minéraux ?
La disponibilité et le coût onéreux des énergies renouvelables ne font-ils pas d’elles un choix abordable pour les miniers qui l’utilisent pour broyer, creuser, traiter les minéraux, alimenter les voitures et approvisionner les communautés voisines en chauffage et en climatisation ?
Enfin, face à l’intermittence des sources d’énergies renouvelables, les mines en fin de vie ne s’avèrent elles pas être une solution pour la mise en œuvre d’usines de production d’énergie à faible impact environnemental à travers le stockage d’énergie hydroélectrique par pompage souterrain (UPHES), le stockage d’énergie à air comprimé (CAES) et les applications géothermiques ?
L’objectif de cet article est donc de montrer la contribution du secteur minier à la transition énergétique avec l’intégration accrue des énergies renouvelables dans le mix énergétique en Afrique.
Papier pour la conférence académique internationale tenue par kambou Celestin Ce 20/02/2021
Author: Kambou Celestin